
Un ensemble d’événements plaident pour ce début de relance.
C’est l’impression que laisse cette succession d’événements que vit, ces dernières semaines, le football tunisien. Un championnat enfin disputé, dont le leader change presque chaque semaine et qui, à quelques journées de la fin, n’a pas livré ses secrets. Les équipes se tiennent de près et la compétition est sérieuse avec des rencontres qui tiennent en haleine toutes les parties prenantes. Il n’y a plus cette mainmise qui ressemblait à un défi au bon sens et ce cavalier seul qui finit par décourager. Cela fait des années que cela durait, au point de pousser les plus optimistes à conclure que l’on jouait pour la deuxième et la troisième places.
Même les équipes du milieu du tableau se tiennent dans un mouchoir et continuent, pour certaines d’entre elles, d’arbitrer la compétition.
C’est aussi ce regain d’intérêt pour l’équipe nationale qui, placée sous l’autorité d’un sélectionneur averti, semble avoir retrouvé la joie de jouer. Les deux dernières sorties ont été prometteuses. Il y avait de l’envie et une nette volonté de rompre avec ces rencontres mélancoliques sans goût, sans saveur, sans plaisir de jouer.
Nous espérons, bien entendu, que tout ira bien pour les prochaines sorties qui permettront d’oblitérer les billets pour le Mondial prochain. Mais, en tout état de cause, c’est bien l’état d’esprit qui règne et qui est plein de promesses qui introduit ce nouveau souffle et cette volonté manifestée de « jouer pour le maillot ».
La révélation sélection U17
C’est ensuite cette heureuse et précieuse découverte qui nous a révélé cette équipe des moins de 17 ans. De précieuses petites pépites qui ne demandent que des mains habiles pour les ciseler. Entendez, bien sûr, des moyens financiers et techniques pour les faire progresser. La matière première est là.
Elle ne demande que des mains expertes et un esprit constructeur et prospectif pour confirmer tout le bien que l’on pense d’elle. Le plus intéressant dans cette poignée de jeunes est bien cette foi de jouer et surtout cet élan spontané qui pousse au dépassement. Un candidat sérieux, non pas pour les titres, il n’y a pas lieu de faire des promesses pour refaire le monde, mais de se contenter de se placer parmi les meilleures formations de ce continent qui regorge de jeunes de très grande valeur. C’est enfin ce repêchage qui permet à la sélection des moins de 20 ans de se retrouver en phase finale de la CAN qui aura lieu en Egypte.
Cette CAN U20 servira de tournoi qualificatif pour la Coupe du monde U20 2025 au Chili. Les quatre demi-finalistes décrocheront leur billet pour ce Mondial. Cela referme la boucle. Le football tunisien est présent partout. Là aussi, c’est un signe du destin qui a favorisé cette période-charnière qui met toutes les parties prenantes dans les meilleures conditions pour rattraper le temps perdu et revenir parmi les faiseurs de rois du continent.
Le football tunisien a assez mangé son pain noir. Tant au niveau de son organisation, qui demeure son point faible avec un professionnalisme mal ficelé, et ses clubs fébriles, qu’à celui de ses choix encore mal définis et qui prêtent le flanc à bien des critiques. Mais nous savons tous que le succès pousse au dépassement et qu’il suffit d’un rien pour relancer la machine. A un moment qui nous semble favorable. La ferveur que l’on ressent, tant au niveau des compétitions nationales qu’à celui des sélections de différentes catégories, plaide en faveur de cette relance que tous les amateurs de ce sport appellent de tous leurs vœux.